Ghislain Printant : « Je crois en ce groupe »

Comment avez-vous préparé ce match ?

En restant fixé sur l’objectif de demain (mercredi). La situation est ce qu’elle est et on est les premiers responsables. On doit s’en sortir solidairement, ensemble. On sait que l’on est passé à côté de pas mal de choses. Dans nos matches, on n’a jamais fait preuve de constance. Demain, la victoire est capitale pour le club.

Comment vivez-vous personnellement cette situation ?

Je suis l’entraîneur de l’AS Saint-Étienne. Dans ma vie, je n’ai jamais baissé les bras. Il a toujours fallu que je prouve, que je travaille. On peut m’accorder pas mal de défauts mais j’essaie d’insuffler cet esprit-là à mon groupe. Je ne fuis pas mes responsabilités, que ce soit devant mes dirigeants, la presse, ou les supporters. J’ai toujours assumé. Je suis en première ligne et c’est normal. Ce qui compte le plus, ce sont mes joueurs. Quand je parle avec eux, je sens un groupe réceptif.  Mais j’attends des actes forts sur le terrain. Je veux gagner. Et on va gagner. Je crois en cette équipe. Je ferai tout pour que ces garçons-là retrouvent le chemin de la victoire.

Prendre les trois points mercredi est la seule chose qui compte.

Sentez-vous le soutien de votre groupe ?

Je le sens dans le travail, dans l’écoute. Maintenant, il faut que cela se traduise par des résultats. Le football appelle des résultats. Aujourd’hui, ils ne sont pas là. Dimanche dernier, à Angers, j’ai entendu la colère de nos supporters qui est légitime. Je suis malheureux pour eux. J’ai ensuite pris la parole. J’ai montré à mon groupe que j’étais capable d’assumer. Le chef doit être plus fort que ses troupes. Je ferai tout, avec mon staff, pour que ces garçons puissent reconquérir le public. Les supporters, même déçus, seront derrière nous. Ils savent que l’on a besoin d’eux. Quelle que soit la forme, allons chercher une victoire.

Vous a-t-on demandé de partir ?

Non ! J’ai eu un entretien avec Roland Romeyer. Ce qu’on s’est dit reste entre lui et moi. Il faut faire abstraction de tout ce qui peut s’écrire.

Etes-vous blessé par les critiques ?

Je les accepte fort logiquement. Qu’on tape sur moi ne me dérange pas. La fonction veut ça. J’assume. Après, il faut rester dans quelque chose de correct et qu’on ne soit pas dans l’acharnement. Tout à l’heure, nous avons une séance. Nous allons travailler et bien préparer le match de mercredi. J’espère qu’on répondra présent, pour nos supporters et pour notre club. Prendre les trois points est la seule chose qui compte.

Romain Hamouma : « Une équipe peinée par la situation »

Comment le groupe traverse-t-il cette passe difficile ?

On vit mal la situation, forcément. Ce n’est pas le début de saison qu’on imaginait, mais ce n’est qu’un début de saison. On a une possibilité de réagir. C’est difficile mais on va rester soudés car on a besoin de tout le monde. On va surmonter ça. Le calendrier nous offre la chance de rejouer rapidement et d’évacuer les doutes

Qu’est-ce qui a manqué ces dernières semaines ?

Face à Toulouse, on a été cohérent. On a poussé, on aurait mérité de marquer un troisième but et de gagner. Ça aurait pu nous donner de la confiance pour la suite. À Gand, on prend un but rapidement et ça nous fait mal. A Angers, c’est le but encaissé en début de deuxième période qui nous fragilise. Le manque de confiance est la principale cause de nos mauvais résultats. On a de très bons joueurs mais ça ne suffit pas. Collectivement, on doit être plus forts. Le ressort, c’est celui-là : le collectif. On a connu une situation compliquée il y a deux ans et cette expérience doit nous servir pour surmonter ce passage difficile.

Sens-tu les joueurs conscients de la situation ?

Bien sûr ! On est vraiment concernés par tout ce qui se passe. Tout le monde échange. On est derrière le coach comme on l’a toujours été. On est malheureux de cette situation, lui comme nous. On est à fond avec lui. C’est une période difficile, mais on doit être solidaire de notre entraîneur comme lui l’est avec nous. Il faut lui rendre la confiance qu’il nous a accordée. À nous de nous remettre en cause et de remettre le club là où il doit être.

J’ai une énorme confiance en ce groupe. On a la capacité de renverser cette situation.

Dans quel état d’esprit abordes-tu le match contre Metz ?

C’est du football, du sport. On est des hommes et on va assumer devant notre public. Ça reste un rapport de forces pour lequel on doit être déterminés à gagner. C’est tout! Gagner serait un pansement. Et, obligatoirement, il faudra une confirmation derrière. Le match de demain (mercredi) est très important, on le sait tous. Il faut l’aborder avec beaucoup de sérénité. Il ne faut pas paniquer, ça ne servirait à rien.

On te sent déterminé à réagir.

Le vestiaire est unanime. L’équipe est peinée par la situation. J’en suis déçu car on travaille à l’entraînement et, quand il y a un point négatif dans un match, on a des coups de moins bien. La confiance est la base du sport. Peu importe le joueur, peu importe sa qualité. La confiance vient en séance, en réussissant des choses. C’est un tout. On doit rester solidaires, ensemble. Si c’est le cas, on s’en sortira. Le coach fait du bon travail. Je suis derrière le coach. C’est quelqu’un de très bien. Les joueurs doivent être focalisés sur le match de demain (mercredi) et sur le fait de réussir une bonne performance.

Dans ce contexte, l’appui du public stéphanois peut-il être un atout majeur?

On a besoin de nos supporters. Ils nous soutiennent, nous poussent. Ils étaient 1000 à Gand. On a le devoir de les rendre fiers. Je vous jure qu’on est capable de mieux. J’ai une énorme confiance en ce groupe. Notre capitaine, Loïc Perrin, est un relais. Beaucoup de cadres entourent ce groupe. Les entraîneurs adjoints nous aident et nous mettent dans les meilleures conditions. On a la capacité de renverser cette situation.

Les supporters lyonnais encore privés de derby !

Les supporters lyonnais encore privés de derby !

Une fois n’est pas coutume, les supporters de l’Olympique Lyonnais ne seront pas présents dans le Chaudron le 6 octobre prochain. En effet, le Préfet de la Loire a interdit le déplacement des « personnes se prévalant de la qualité de supporter » de notre historique voisin pour l’un des principaux chocs de notre championnat. Les années passent et grâce à nos superbes têtes pensantes le derby perd de plus en plus de sa saveur.

crédit photo : foot01.com

ASSE : en temps de crise, MC Pampille joue la carte de l’humour

ASSE : en temps de crise, MC Pampille joue la carte de l'humour

Le chanteur stéphanois, MC Pampille, supporter de l’ASSE et que vous retrouvez souvent dans les colonnes de But! Sainté, vit les mauvais résultats de son équipe avec un certain humour.

Les supporters de l’ASSE, meurtris par les très mauvais résultats de leur équipe depuis des semaines, auront peut-être l’occasion de sourire. Et ce en regardant les vidéos du chanteur stéphanois, MC Pampille, qui, cette fois, a choisi de vivre la crise avec un certain humour.

Au programme, notamment, des titres de la variété française revus et corrigés en fonction de deux joueurs de Ghislain Printant, Stéphane Ruffier et Loïs Diony. Aucun doute, il est préférable de les voir plutôt que de s’attarder sur le classement de L1 pour les supporters des Verts.

C’est ici.

L.T.

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Honte, colère, pression et remise en question »

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Honte, colère, pression et remise en question »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard commente l’actualité chargée de l’ASSE, où la crise couve après la défaite à Angers (1-4).

« Ghislain Printant est le coupable idéal. Mais on parle de suffisance, chez les joueurs, un comble. Roland Romeyer doit trouver des solutions pour éviter la crise. « Les Ultras, on ne les voit jamais à l’Etrat pour les entraînements. Et il vaut mieux. Quand ils sont là, c’est que ça va mal », s’amusait il y a quelques semaines un membre de la sécurité du club en réponse à un jeune journaliste qui s’en étonnait. On ne sait pas ce qu’il en sera dans les jours à venir, parce que les fidèles des kops ont souvent été très patients dans le passé, mais l’inquiétude pourrait bien pousser quelques supporters à mettre la pression ailleurs que sur les réseaux sociaux. La défaite ou plutôt la déculottée d’Angers n’a pas inspiré un sentiment de « grande honte » qu’au seul Ghislain Printant. Et la colère qui a incité Stéphane Ruffier à  faire rentrer sa troupe au vestiaires en zappant la télé est partagée bien au-delà du rectangle vert. Les tribunes grondent, les médias bruissent. Pas bon signe.

Le retour de Jean-Louis Gasset pour solution

L’entraîneur de l’ASSE est en première ligne, accusé et coupable idéal, il le sait, a le discours convenu du condamné. « Ce n’est pas ma personne qui importe, mais le club et j’assume mes responsabilités » avait-il lâché dès le retour de Gand. Il a repris les mêmes mots dimanche soir avec un ton plus grave et peu rassurant « j’ai peur pour Saint-Etienne ». Nous aussi. Le 4-1 martelé par Ninga a mis fin à 43 ans de domination stéphanoise dans la douceur angevine, et c’est paradoxalement le onze bénéficiant du plus gros budget de l’histoire du club qui y a mis fin. Incompréhensible à entendre Printant « J’ai beaucoup de difficultés à m’expliquer ce qui s’est passé, qu’on puisse tomber dans un tel état après l’égalisation. On a perdu le fil conducteur de ce match ». Y a-il eu excès de confiance? On n’ose y croire même si le coach des verts sentait le danger « J’avais mis les joueurs en garde à la pause, pour qu’ils ne fassent pas preuve de suffisance ». Un comble pour une équipe qui ne compte qu’une victoire à Dijon!

Les cadres de l’équipe apporteront peut-être quelques éclaircissement à Roland Romeyer. Il en aura besoin pour analyser une situation qui échappe à tous et d’abord au staff. Le président du Directoire mesure aujourd’hui le vide laissé par Dominique Rocheteau lassé, comme avant lui Galtier ou Gasset. L’ancien vert n’était peut-être qu’un rouage discret, mais sa présence comptait. Printant, aujourd’hui est seul, orphelin de Gasset.

Aulas attend, lui, le derby pour faire le point

Bien sûr on a rêvé du retour du vieux sage, pour une ultime pige, pour le club dont il fait briller le vert, pour des supporters qu’il kiffe et pour son ami auquel il a laissé un fauteuil devenu éjectable.Le calendrier qui défile rappelle qu’il y a deux ans, Oscar Garcia avait explosé en vol après son équipe, en déroute dans le derby. Et voilà que Jean-Michel Aulas se projette « Nous pourrons faire un point après le match de Saint-Etienne. Je ne regarde pas l’avenir à court terme, et je sais que celui à long terme sera souriant pour Lyon ». Pas sûr que Roland Romeyer puisse convaincre avec les mêmes propos. Il a voulu revenir aux affaires dans l’embellie de la saison dernière et le voilà confronté aux résultats d’un relégable. Il a le droit de s’interroger sur les choix faits à l’intersaison, mais a aussi le devoir de les assumer. A lui de veiller à ce que la crise sportive ne devienne pas une crise économique ou institutionnelle. A lui de doter le club d’une structure dirigeante à la hauteur de son ambitieux budget, avec pour axiome, la primauté du sportif. Les supporters le savent. Ils n’auraient pas laissé partir Gasset… »

Didier BIGARD

L'été vient de se terminer et il s'est passé beaucoup de choses à l'ASSE depuis que les dirigeants ont choisi de promouvoir Ghislain Printant pour succéder à Jean-Louis Gasset sur le banc. Parmi celles-ci, certains décisions ont pu interpeller. Tout d'horizon.

Didier BIGARD

ASSE : les joueurs restent soudés dans la tempête

ASSE : les joueurs restent soudés dans la tempête

Avant la défaite de l’ASSE à Angers (1-4) dimanche dernier, Timothée Kolodziejczak se voulait positif, en mettant en avant l’état d’esprit du groupe stéphanois.

But Saint-Etienne : Timothée, vous êtes revenu pour jouer dans l’axe mais vos premiers matches, vous avez joué sur le côté…

Timothée KOLODZIEJCZAK : oui. J’ai joué axial gauche aussi quand on a joué à trois. Mais ce n’est pas pour autant qu’on a pris moins de buts…

C’est la première chose à corriger ?

Oui. On en prend trop. C’est souvent de petites erreurs, des soucis de concentration, des choses évitables. A nous de régler ça.

Il y a un but que vous n’avez pas pu voir à la Gantoise…

(il sourit) Je l’ai vu à la télé. Sur cette action, c’est sûr qu’on aurait dû mettre le ballon en touche.

Quelle est l’ambiance dans le groupe en ce moment ?

C’est un peu dur. Les résultats sont décevants. Mais on est soudés.

« On sait qu’on n’est pas à notre place. On devrait être beaucoup plus haut vu l’effectif. Il faut faire en sorte d’être plus solides, de ne plus avoir de trous d’air. »

Le groupe vit aussi bien que la saison dernière ?

Il vit bien. Mais quand les résultats sont moins bons, il y a moins de sourires, c’est normal. On est conscients de ne pas être là où on devrait être. On se parle beaucoup. On se remet en questions.

On connait l’importance de la Coupe d’Europe pour les supporters, pour le club. Cette défaite à la Gantoise a été durement ressentie…

Elle nous a déçus nous aussi. On prend un but d’entrée, on revient à 1-1 sur une superbe frappe de Wahbi (Khazri) mais il y a ce but stupide qui nous plombe. On revient à 3-2 avec la bourde du gardien, on revient à un système à quatre où on est mieux mais on n’arrive pas à égaliser. Ce n’est pas l’entame que l’on voulait faire, évidemment.

Vous avez tendance à mieux finir vos matches…

C’est vrai. Cela montre que physiquement, on n’est pas si mal. Ce n’est pas le problème. L’état d’esprit non plus : on est combatifs.

C’est dans les têtes ?

Oui. Quand on n’a pas trop de résultats, la confiance s’est ressent. Mais on continue de travailler. On est tous dans le même bateau. On sait qu’on n’est pas à notre place. On devrait être beaucoup plus haut vu l’effectif. Il faut faire en sorte d’être plus solides, de ne plus avoir de trous d’air. Il faut être bons 90 minutes.

L'été vient de se terminer et il s'est passé beaucoup de choses à l'ASSE depuis que les dirigeants ont choisi de promouvoir Ghislain Printant pour succéder à Jean-Louis Gasset sur le banc. Parmi celles-ci, certains décisions ont pu interpeller. Tout d'horizon.

Laurent HESS

ASSE : Gasset, l’homme de la situation ?

Après les deux défaites à Gand (2-3) et à Angers (1-4), le sort de Ghislain Printant semble scellé à l’ASSE. Où un retour de Jean-Louis Gasset est envisagé en interne.

Ce lundi matin, Roland Romeyer a rencontré Ghislain Printant et les cadres du vestiaire de l’ASSE, à L’Etrat, au lendemain du lourd revers subi à Angers. En Anjou, Loïc Perrin, remplaçant, a soutenu son entraîneur, mais son avenir s’est passablement assombri. Des décisions pourraient être prises, même si l’enchaînement des matches (Metz mercredi, Nîmes dimanche) complique encore un peu plus la donne. En cas de licenciement ou de démission de Printant, qui assumerait les deux matches ? Le duo d’adjoints Laurent Huard-Julien Sablé ? D’après nos informations, Bernard Caiazzo regrette le départ de Laurent Batlles, qu’il aurait aimé voir intégrer le staff de Printant et même de Jean-Louis Gasset il y a bientôt deux ans. L’ancien milieu de terrain aurait pu être une alternative aujourd’hui.

Des relations compliquées avec Romeyer

Si Printant, qui assurera le point presse d’avant match demain à L’Etrat devrait encore diriger l’équipe face à Metz, c’est bien le nom de Gasset qui ressurgit. Son ombre plane. L’ASSE était 17e de L1 à l’arrivée du Montpelliérain il y a deux ans. C’est ce classement qu’elle occupe aujourd’hui. En interne, alors que Romeyer avait dit que Printant n’était pas du tout menacé il y a une semaine, l’ancien adjoint n’apparait plus comme l’homme de la situation. Ses résultats sont catastrophiques. Gasset, qui l’avait conseillé, est effectivement une solution.

Mais un retour dans le Forez serait lié à certaines conditions. Gasset avait préféré jeter l’éponge au printemps dernier car il était fatigué du fonctionnement du club, à L’Etrat, où ses relations avec Frédéric Paquet mais aussi avec Roland Romeyer s’étaient dégradées. Pour qu’il accepte de sortir de sa retraite montpelliéraine, auprès de sa famille, Gasset aurait des demandes précises. Il ne voudrait pas travailler à nouveau avec certaines personnes en place, notamment.

Un directeur sportif pourrait débarquer

Evidemment, l’ancien adjoint de Laurent Blanc a beaucoup d’atouts, avec sa connaissance du groupe, son aura, sa grosse côte aux yeux du public. Un retour permettrait de calmer les supporters, chez qui le mécontentement a gagné du terrain, et aussi de sauver Printant, que Gasset avait lui-même recommandé à son départ. Parmi les autres techniciens libres, Claude Puel représenterait une autre option envisagée.

L’ancien monégasque (qui espérerait surtout succéder à Leonaro Jardim à l’ASM) avait déjà été approché suite au départ de Christophe Galtier mais il avait rejoint Leicester et les Verts avaient misé sur Oscar Garcia. Outre le dossier du coach, le début de saison inciterait les dirigeants stéphanois à accélérer le recrutement d’un directeur sportif, le poste étant vacant depuis le départ de Dominique Rocheteau en mai dernier. Aucun nom n’a pu filtrer, mais les pistes internes sont à écarter. La nomination d’un directeur sportif serait même une condition de Gasset pour revenir. Mais L’Equipe ayant révélé que Romeyer a demandé à Printant de partir ce matin, ce qu’a refusé ce dernier, on peut penser qu’un retour de Gasset n’a pas les faveurs de tout le monde chez les Verts…

Laurent HESS

ASSE – L’oeil de Denis Balbir : «Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités »

ASSE – L'oeil de Denis Balbir : «Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité de la Ligue 1 et des Verts. Notre consultant a voulu se fendre d’un coup de gueule après la nouvelle défaite de l’ASSE à Angers (1-4).

« Même si je vais essayer de rester mesuré par rapport au vocabulaire employé, je pense que c’est catastrophique ce qui se passe à l’AS Saint-Etienne actuellement. A Angers, les Verts ont vécu une humiliation (défaite 4-1). C’est le point d’orgue d’un début de saison très compliqué. Prendre 4-1 à Angers, cela n’aura pas été très grave si l’ASSE avait gagné contre Brest ou Toulouse à domicile et n’avait pas manqué son retour en Europe à la Gantoise. Un accident peut toujours arriver. Mais là, les choses se répètent.

On voit un Khazri qui est un fantôme depuis pas mal de temps, un Boudebouz qui ne répond pas aux attentes, un Loïc Perrin qui se fait prendre plusieurs mètres sur une action à Gand, un Moukoudi qui était certes excellent en Ligue 2 mais qui manque de repères quand le niveau s’élève… Cela pose un tas de questions.

Comme je l’ai déjà souligné, Sainté a réalisé un bon Mercato au niveau des noms mais sur le terrain, cela ne se retranscrit absolument pas. Au contraire. L’ASSE dispose d’un effectif riche quantitativement mais ne parvient pas à jouer sur deux tableaux ni à se faire violence quand il le faut. On ne peut plus se cacher derrière certaines absences défensives (Saliba, G.Silva, etc.) pour expliquer cette passe difficile. Les réactions sporadiques ne suffisent plus. Il y a tout un tas de choses à reprendre collectivement et individuellement.

« Si la faillite de l’entraîneur est réelle, ce n’est pas la seule à mes yeux »

Dimanche après-midi, j’ai vu une équipe stéphanoise perdue tactiquement, qui ne parvient pas à se trouver et qui a complètement explosé au premier grain de sable. Dans toutes les lignes, les joueurs se cherchent. Certains sont en manque de rythme car on ne les a pas aligné quand il le fallait… Et on les sort aujourd’hui pour aligner d’autres joueurs. Sur ce match, j’ai aussi vu des changements inopportuns. Je ne saisis pas toujours la cohérence. L’embellie de Dijon s’est avérée sans lendemain. Aujourd’hui, tous les supporters stéphanois ont la gueule de bois. Pour les dirigeants, c’est aussi un gros casse-tête. A eux de prendre leurs responsabilités.

Est-ce que cette période est la faillite née du choix de nommer Ghislain Printant ? Comme toujours, l’entraîneur est le premier responsable. Peut-être un peu plus dans ce cas car il y avait déjà une certaine méfiance quant à sa capacité de diriger une grande équipe comme Saint-Etienne. Maintenant j’ai trop d’amitié et d’affection pour Ghislain Printant pour ne pas venir le torpiller. D’autres s’en chargent depuis quelques jours et il le sera encore dans les jours qui viennent s’il reste au club. Comme je le répète depuis plusieurs chroniques, je n’ai pas compris certains de ses choix. Notamment ceux visant à laisser Arnaud Nordin et Robert Beric sur le banc à Geoffroy-Guichard et de les aligner à l’extérieur au casse-pipe comme à Angers ou à Marseille.

Mais si la faillite de l’entraîneur est réelle, ce n’est pas la seule à mes yeux.Le mieux se serait encore que les dirigeants se rendent comptent qu’ils sont à la tête d’un grand club et que le club est au dessus de tout. Ce n’est pas aux joueurs de décider du coach à l’intersaison. Dans quel grand club les joueurs font la loi sur le choix de l’entraîneur ? Aujourd’hui, je n’ai pas honte de le dire : le club est mal dirigé. Il y a un manque de fermeté, un manque d’implication dans le futur. On vit sur l’acquis d’une qualification européenne. Tout le monde s’est vu avec les poteaux carrés de 76… A un moment donné, il faut savoir tourner la page, taper du poing sur la table et avoir des dirigeants qui sont à la hauteur et replace les joueurs à leur vrai place.

« Saint-Etienne n’est pas un club qui se bricole, c’est un club où il faut construire »

On ne peut pas passer la main de Jean-Louis Gasset, qui avait fait un excellent travail, de cette façon. Pour moi, ce ne sont pas les capacités de Ghislain Printant qui sont en cause mais la manière de faire qui est à la base de tout. C’est déjà difficile d’être dirigé par deux présidents qui ne s’entendent pas pour ne pas accumuler d’autres erreurs en cédant à la facilité et aux joueurs… Tout le monde le sait : il y a des divergences de vue en continu entre Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Et qu’on ne vienne pas me dire que ce ne sont que des rumeurs ! Comment expliquer que Paquet ou Rocheteau soit parti ? On va me dire que Rocheteau était fatigué et qu’il voulait se remettre au golf ou à la guitare ? A un moment donné, il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Et surtout pas les supporters de Saint-Etienne qui se saignent comme nulle part ailleurs pour leur club… Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités.

Un retour de Jean-Louis Gasset peut-il changer la donne ? Mais vous croyez qu’il va faire des miracles ? Peut-être, il l’a déjà fait une fois… Mais à un moment donné, il faut tourner la page, sortir de cette petite famille. Arrêtons de bricoler ! Saint-Etienne n’est pas un club qui se bricole, c’est un club où il faut construire. Une histoire a été construite par des gens comme Robert Herbin ou le président Rocher. On est en train de la galvauder et c’est une honte ! »

Recueilli par Alexandre CORBOZ