ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Honte, colère, pression et remise en question »

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Honte, colère, pression et remise en question »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard commente l’actualité chargée de l’ASSE, où la crise couve après la défaite à Angers (1-4).

« Ghislain Printant est le coupable idéal. Mais on parle de suffisance, chez les joueurs, un comble. Roland Romeyer doit trouver des solutions pour éviter la crise. « Les Ultras, on ne les voit jamais à l’Etrat pour les entraînements. Et il vaut mieux. Quand ils sont là, c’est que ça va mal », s’amusait il y a quelques semaines un membre de la sécurité du club en réponse à un jeune journaliste qui s’en étonnait. On ne sait pas ce qu’il en sera dans les jours à venir, parce que les fidèles des kops ont souvent été très patients dans le passé, mais l’inquiétude pourrait bien pousser quelques supporters à mettre la pression ailleurs que sur les réseaux sociaux. La défaite ou plutôt la déculottée d’Angers n’a pas inspiré un sentiment de « grande honte » qu’au seul Ghislain Printant. Et la colère qui a incité Stéphane Ruffier à  faire rentrer sa troupe au vestiaires en zappant la télé est partagée bien au-delà du rectangle vert. Les tribunes grondent, les médias bruissent. Pas bon signe.

Le retour de Jean-Louis Gasset pour solution

L’entraîneur de l’ASSE est en première ligne, accusé et coupable idéal, il le sait, a le discours convenu du condamné. « Ce n’est pas ma personne qui importe, mais le club et j’assume mes responsabilités » avait-il lâché dès le retour de Gand. Il a repris les mêmes mots dimanche soir avec un ton plus grave et peu rassurant « j’ai peur pour Saint-Etienne ». Nous aussi. Le 4-1 martelé par Ninga a mis fin à 43 ans de domination stéphanoise dans la douceur angevine, et c’est paradoxalement le onze bénéficiant du plus gros budget de l’histoire du club qui y a mis fin. Incompréhensible à entendre Printant « J’ai beaucoup de difficultés à m’expliquer ce qui s’est passé, qu’on puisse tomber dans un tel état après l’égalisation. On a perdu le fil conducteur de ce match ». Y a-il eu excès de confiance? On n’ose y croire même si le coach des verts sentait le danger « J’avais mis les joueurs en garde à la pause, pour qu’ils ne fassent pas preuve de suffisance ». Un comble pour une équipe qui ne compte qu’une victoire à Dijon!

Les cadres de l’équipe apporteront peut-être quelques éclaircissement à Roland Romeyer. Il en aura besoin pour analyser une situation qui échappe à tous et d’abord au staff. Le président du Directoire mesure aujourd’hui le vide laissé par Dominique Rocheteau lassé, comme avant lui Galtier ou Gasset. L’ancien vert n’était peut-être qu’un rouage discret, mais sa présence comptait. Printant, aujourd’hui est seul, orphelin de Gasset.

Aulas attend, lui, le derby pour faire le point

Bien sûr on a rêvé du retour du vieux sage, pour une ultime pige, pour le club dont il fait briller le vert, pour des supporters qu’il kiffe et pour son ami auquel il a laissé un fauteuil devenu éjectable.Le calendrier qui défile rappelle qu’il y a deux ans, Oscar Garcia avait explosé en vol après son équipe, en déroute dans le derby. Et voilà que Jean-Michel Aulas se projette « Nous pourrons faire un point après le match de Saint-Etienne. Je ne regarde pas l’avenir à court terme, et je sais que celui à long terme sera souriant pour Lyon ». Pas sûr que Roland Romeyer puisse convaincre avec les mêmes propos. Il a voulu revenir aux affaires dans l’embellie de la saison dernière et le voilà confronté aux résultats d’un relégable. Il a le droit de s’interroger sur les choix faits à l’intersaison, mais a aussi le devoir de les assumer. A lui de veiller à ce que la crise sportive ne devienne pas une crise économique ou institutionnelle. A lui de doter le club d’une structure dirigeante à la hauteur de son ambitieux budget, avec pour axiome, la primauté du sportif. Les supporters le savent. Ils n’auraient pas laissé partir Gasset… »

Didier BIGARD

L'été vient de se terminer et il s'est passé beaucoup de choses à l'ASSE depuis que les dirigeants ont choisi de promouvoir Ghislain Printant pour succéder à Jean-Louis Gasset sur le banc. Parmi celles-ci, certains décisions ont pu interpeller. Tout d'horizon.

Didier BIGARD

Les résultats des 21 et 22 septembre 2019

Les résultats des 21 et 22 septembre 2019

PROFESSIONNELS

Ligue 1 Conforama : SCO Angers 4 – 1 ASSE 

FORMATION

N2 : Saint Pryvé Saint Hilaire 0 – 0 ASSE

U19N : ASSE 4 – 0 AS Porto-Vecchio 

U18R amical : US Monistrol 2 – 3 ASSE 

U17N : ASSE 0 – 2 Clermont Foot 63 

PRÉFORMATION

U15R1 : FC Annecy 74 3 – 2 ASSE 

U14R1 : FC Annecy 74 1 – 3 ASSE 

U13A amical : ASSE 3 – 0 Olympique Club Eybens 

U13B : Saint Chamond Foot 1 – 8 ASSE 

U13C : Saint Chamond Foot 2 – 15 ASSE 

ÉCOLE DE FOOT

U11A amical : ASSE 4 – 1 Montélimar / ASSE 6 – 2 Montpellier Méditerranée / ASSE 5 – Olympique Valence

U11B amical : ASSE 6 – 0 L’Étrat la Tour

U10A amical : ASSE 1 – 2 Andrezieux Bouthéon FCU11 / ASSE 5 – 3 UG La FouillouseU11 / ASSE 0 – 2 FC Roche St GenestU11

U10B : ASSE 1 – 1 US Feurs / ASSE 3 – 0 ES Veauche / ASSE 1 – 0 US Saint Galmier Chamboeuf / ASSE 1 – 3 US Feurs

U9 : ASSE 6 – 1 L’Étrat la Tour / ASSE 9 – 0 AC Rive de Gier / ASSE 6 – 3 Saint Chamond Foot 

U9 : ASSE 9 – 0 Sorbiers La Talaudière Foot / ASSE 12 – 1 JS Cellieu / ASSE 9 – 0 L’Etrat la Tour

U8  : ASSE 7 – 0 JS Cellieu / ASSE 18 – 0 FC St Paul en Jarez / ASSE 6 – 0 Saint Chamond Foot 

U8 : ASSE 8 – 0 ChateauneufU9 / ASSE 3 – 2 FC GénilacU9 / ASSE 20 – 0 Avant Garde Saint Etienne

U8 : ASSE 5 – 0 US Métare / ASSE 4 – 5 L’Étrat la TourU9 / ASSE 5 – 1 Saint Christo Marcenod

U7 amical : ASSE 8 – 0 Saint Christo Marcenod / ASSE 5 – 1 Sorbiers La Talaudière FootA / ASSE 7 – 0 Sorbiers La TalaudièreB / ASSE 13 – 1 ASSE Filles 

U7 amical : ASSE 1 – 1 Sorbiers La Talaudière FootA / ASSE 5 – 0 Saint Christo Marcenod / ASSE 5 – 0 Sorbiers La Talaudière FootB / ASSE 2 – 2 Sorbiers La Talaudière FootA

FÉMININES

D2 : Saint Denis RC 0 – 2 ASSE

R1 amical : ASSE 1 – 3 OL

U19N : ASSE 1 – 0 Grenoble Foot 38 

U15 : ASSE 5 – 1 FC Génilac 

U13 : ASSE 8 – 1 Saint Chamond Foot 

U11 amical : FC Saint Paul en Jarez 0 – 3 ASSE / Saint Charles Vigilante Saint Etienne 0 – 3 ASSE / Roche Saint Genest FC 0 – 4 ASSE

U9 : ASSE 1 – 5 Rhins Trambouze Foot2 / ASSE 4 – 3 FC Ouches1 / ASSE 1 – 4  Loire Sornin

U8 : ASSE 1 – 2 Saint Denis Cabannes / ASSE 0 – 1 Roannais Foot 42 / ASSE 2 – 2 Loire Sornin 

U7 amical : ASSE 0 – 2 Sorbiers La Talaudière Foot2 / ASSE 1 – 1 Saint Christo Marcenod / ASSE1 Garçons 4 – 0 ASSE / ASSE2 Garçons 13 – 1 ASSE / ASSE 0 – 5 Sorbiers La Talaudière Foot1

Angers – ASSE (4-1) : qui a failli, qui a surnagé chez les Verts ?

Angers - ASSE (4-1) : qui a failli, qui a surnagé chez les Verts ?

L’ASSE s’est enfoncée au classement et dans la crise en s’effondrant à Angers dimanche. Voici nos notes pour les joueurs stéphanois.

RUFFIER (3)

Capitaine en l’absence de Perrin, il a fini le match très remonté, interdisant à ses troupes d’aller s’exprimer à leur sortie du terrain. On l’a senti fébrile en première mi-temps alors qu’Angers n’était pas vraiment menaçant. Et au retour des vestiaires, il est allé chercher quatre fois le ballon dans ses filets.

DEBUCHY (5,5)

L’un des rares à avoir surnagé. C’est lui qui a centré pour Nordin sur le but vert. Et il s’est arraché jusqu’à la fin. Un guerrier comme on aimerait en voir un peu plus en ce moment dans les rangs foréziens.

MOUKOUDI (3)

Comme à La Gantoise, l’ancien havrais a souffert. Après des débuts encourageants, il déçoit.

KOLODZIEJCZAK (3)

Malgré une douleur à la fesse suite à un coup pris à Gand, il a tenu sa place, en serrant les dents. Mais il n’a pas gagné beaucoup de duels.

TRAUCO (3)

Le Péruvien a provoqué le coup franc à l’origine du second but angevin. Sur son côté gauche, il a laissé des espaces dans lesquels les joueurs du SCO se sont engouffrés en fin de match. L’une des nombreuses déceptions de ce début de saison cauchemardesque.

M’VILA (3)

Le n°6 enchaîne les matches alors qu’il n’est que l’ombre de lui-même. Une belle ouverture pour Bouanga (9e), mais il n’a gagné que 4 ballons en 90 minutes. Les adversaires l’éliminent de plus en plus facilement.

YOUSSOUF (4)

L’ancien bordelais a gagné 7 ballons. Mais après une bonne entame, où il a apporté un peu d’aggressivité dans l’entre jeu, il a baissé le pied, à l’image de l’équipe. Noyé dans la masse.

NORDIN (6), puis ABI

Pour sa deuxième titularisation de la saison, Nordin a inscrit un joli but, de la tête, sur un long une-deux avec Debuchy. Remuant, il s’est démené, a provoqué. Remplacé en fin de partie par ABI.

BOUDEBOUZ (3), puis KHAZRI

Au repos à Gand après sa mi-temps pathétique contre Toulouse, Boudebouz a retrouvé une place à Angers où il n’a pas cadré une frappe du droit (15e) avant de distiller deux-trois bons ballons, puis de s’éclipser. Remplacé par KHAZRI, auteur d’un corner direct sur la barre de Butelle (92e).

BOUANGA (4)

Devancé par Butelle (9e), l’ancien nimois a été l’un des plus combatifs (13 ballons gagnés). Mais offensivement, il a été peu en vue.

BERIC (4), puis HAMOUMA

Beric a pesé en début de rencontre, apportant sa présence dans la surface mais aussi en dehors, par son jeu en pivot. Mais il n’a pas eu d’occasion. Remplacé par HAMOUMA.

ASSE

Nordin avait montré la voie mais les Verts se sont complètement écroulés en seconde mi-temps. Une défaite qui en dit long sur leur pauvre état du moment.

Laurent HESS

ASSE : les joueurs restent soudés dans la tempête

ASSE : les joueurs restent soudés dans la tempête

Avant la défaite de l’ASSE à Angers (1-4) dimanche dernier, Timothée Kolodziejczak se voulait positif, en mettant en avant l’état d’esprit du groupe stéphanois.

But Saint-Etienne : Timothée, vous êtes revenu pour jouer dans l’axe mais vos premiers matches, vous avez joué sur le côté…

Timothée KOLODZIEJCZAK : oui. J’ai joué axial gauche aussi quand on a joué à trois. Mais ce n’est pas pour autant qu’on a pris moins de buts…

C’est la première chose à corriger ?

Oui. On en prend trop. C’est souvent de petites erreurs, des soucis de concentration, des choses évitables. A nous de régler ça.

Il y a un but que vous n’avez pas pu voir à la Gantoise…

(il sourit) Je l’ai vu à la télé. Sur cette action, c’est sûr qu’on aurait dû mettre le ballon en touche.

Quelle est l’ambiance dans le groupe en ce moment ?

C’est un peu dur. Les résultats sont décevants. Mais on est soudés.

« On sait qu’on n’est pas à notre place. On devrait être beaucoup plus haut vu l’effectif. Il faut faire en sorte d’être plus solides, de ne plus avoir de trous d’air. »

Le groupe vit aussi bien que la saison dernière ?

Il vit bien. Mais quand les résultats sont moins bons, il y a moins de sourires, c’est normal. On est conscients de ne pas être là où on devrait être. On se parle beaucoup. On se remet en questions.

On connait l’importance de la Coupe d’Europe pour les supporters, pour le club. Cette défaite à la Gantoise a été durement ressentie…

Elle nous a déçus nous aussi. On prend un but d’entrée, on revient à 1-1 sur une superbe frappe de Wahbi (Khazri) mais il y a ce but stupide qui nous plombe. On revient à 3-2 avec la bourde du gardien, on revient à un système à quatre où on est mieux mais on n’arrive pas à égaliser. Ce n’est pas l’entame que l’on voulait faire, évidemment.

Vous avez tendance à mieux finir vos matches…

C’est vrai. Cela montre que physiquement, on n’est pas si mal. Ce n’est pas le problème. L’état d’esprit non plus : on est combatifs.

C’est dans les têtes ?

Oui. Quand on n’a pas trop de résultats, la confiance s’est ressent. Mais on continue de travailler. On est tous dans le même bateau. On sait qu’on n’est pas à notre place. On devrait être beaucoup plus haut vu l’effectif. Il faut faire en sorte d’être plus solides, de ne plus avoir de trous d’air. Il faut être bons 90 minutes.

L'été vient de se terminer et il s'est passé beaucoup de choses à l'ASSE depuis que les dirigeants ont choisi de promouvoir Ghislain Printant pour succéder à Jean-Louis Gasset sur le banc. Parmi celles-ci, certains décisions ont pu interpeller. Tout d'horizon.

Laurent HESS

ASSE – Humeur : « Allô Jean-Louis bobo, Jean-Louis tu sais on n’est vraiment pas beaux… »

ASSE - Humeur : "Allô Jean-Louis bobo, Jean-Louis tu sais on n'est vraiment pas beaux..."

But s’est procuré l’enregistrement d’un appel téléphonique entre Bernard-Roland Caiameyer et Jean-Louis Gasset, ce lundi, au lendemain de la lourde défaite de l’ASSE à Angers (1-4).

Bernard-Roland Caiameyer : Allô Jean-Louis, comment tu vas ?

Jean-Louis Gasset : Ah bonjour président(s), ça va bien. Il fait beau à Montpellier. On profite du soleil. Et vous ?

B-R C : Nous, ici, bin… il fait beau aussi. C’est l’été indien. Il y a quand même du bon dans ce réchauffement climatique. Mais avec les courants d’air qu’il y a dans notre défense, il faut faire attention à ne pas prendre froid… D’ailleurs, tu as vu notre match à Angers ?

J-L G : Et non, j’étais à la pêche. On n’a pas vu l’heure passer, je suis rentré tard. Mais j’ai regardé le match chez les Belges l’autre jour. Ces résultats, ça m’embête pour Ghislain… 17e, ça ne rappelle pas de bons souvenirs. Et la Coupe d’Europe, on sait ce que ça représente à « Sainté »…

B-R C : Nous aussi ça nous embête beaucoup tu sais, ça ne se passe pas comme on le voudrait… Ghislain change son dispositif à chaque match mais il n’y arrive pas. D’ailleurs mercredi, contre Metz, tu lui conseillerais de mettre qui en 9 ?

J-L G : Ah bin puisque c’est vous qui m’en parlez, président(s), permettez-moi… Sur les 12 joueurs que vous avez recrutés cet été, vous auriez quand même pu prendre un 9, non ? C’est pas comme si Ghislain ne vous l’avait pas demandé !

B-R C : Mais c’est ce qu’on voulait faire le 2 septembre, mais on n’a pas réussi à se débarrasser de Diony…

J-L G : Et bin voilà, Diony, vous l’avez le 9 qui va jouer contre Metz !

B-R C : Non non, il est blessé…

J-L G : Ah bon ? Il n’a pas fait un match et il est blessé ? Sacré Loïs ! Et le Clermontois ?

B-R C : Honorat ? Il est blessé aussi.

J-L G : Ah. Quand ça veut pas, ça veut pas. Mais il a joué Honorat ?

B-R C : Non non.

J-L G : Ah bon.

B-R C : Jean-Louis ?

J-L G : Oui ?

B-R C : Donc ça va toi ?

J-L G : Bin oui pourquoi ?

B-R C : Non, non, comme ça… Tu t’es bien reposé cet été ?

J-L G : Houla oui, enfin non, je n’arrête pas ! Ma maman, les petits-enfants, les amis. Elle est active ma retraite ! Mais je suis bien. Relax Max !

B-R C : Et tu comptes prendre un peu de ton temps pour revenir nous voir ?

J-L G : Euh… Oui, je pense, bien sûr.

B-R C : Bientôt ?

J-L G : Oui, bientôt. Enfin, un de ces quatre. Pourquoi ?

B-R C : Non non, comme ça. Si tu viens tu pourras rester le temps que tu voudras tu sais. Tu es chez toi ici. Et puis tu redescendras à Montpellier quand tu voudras hein, c’était pas méchant ce qu’on t’avait dit l’autre fois. On ne le pensait pas.

J-L G : Oh mais je ne vous en veux pas vous savez. C’est de l’histoire ancienne tout ça. Enfin…, allez je dois vous laisser. J’ai un apéro-piscine. Bonne chance pour mercredi hein, allez les Verts et la bise à Ghislain ! A bientôt président(s).

Laurent HESS

ASSE : Gasset, l’homme de la situation ?

Après les deux défaites à Gand (2-3) et à Angers (1-4), le sort de Ghislain Printant semble scellé à l’ASSE. Où un retour de Jean-Louis Gasset est envisagé en interne.

Ce lundi matin, Roland Romeyer a rencontré Ghislain Printant et les cadres du vestiaire de l’ASSE, à L’Etrat, au lendemain du lourd revers subi à Angers. En Anjou, Loïc Perrin, remplaçant, a soutenu son entraîneur, mais son avenir s’est passablement assombri. Des décisions pourraient être prises, même si l’enchaînement des matches (Metz mercredi, Nîmes dimanche) complique encore un peu plus la donne. En cas de licenciement ou de démission de Printant, qui assumerait les deux matches ? Le duo d’adjoints Laurent Huard-Julien Sablé ? D’après nos informations, Bernard Caiazzo regrette le départ de Laurent Batlles, qu’il aurait aimé voir intégrer le staff de Printant et même de Jean-Louis Gasset il y a bientôt deux ans. L’ancien milieu de terrain aurait pu être une alternative aujourd’hui.

Des relations compliquées avec Romeyer

Si Printant, qui assurera le point presse d’avant match demain à L’Etrat devrait encore diriger l’équipe face à Metz, c’est bien le nom de Gasset qui ressurgit. Son ombre plane. L’ASSE était 17e de L1 à l’arrivée du Montpelliérain il y a deux ans. C’est ce classement qu’elle occupe aujourd’hui. En interne, alors que Romeyer avait dit que Printant n’était pas du tout menacé il y a une semaine, l’ancien adjoint n’apparait plus comme l’homme de la situation. Ses résultats sont catastrophiques. Gasset, qui l’avait conseillé, est effectivement une solution.

Mais un retour dans le Forez serait lié à certaines conditions. Gasset avait préféré jeter l’éponge au printemps dernier car il était fatigué du fonctionnement du club, à L’Etrat, où ses relations avec Frédéric Paquet mais aussi avec Roland Romeyer s’étaient dégradées. Pour qu’il accepte de sortir de sa retraite montpelliéraine, auprès de sa famille, Gasset aurait des demandes précises. Il ne voudrait pas travailler à nouveau avec certaines personnes en place, notamment.

Un directeur sportif pourrait débarquer

Evidemment, l’ancien adjoint de Laurent Blanc a beaucoup d’atouts, avec sa connaissance du groupe, son aura, sa grosse côte aux yeux du public. Un retour permettrait de calmer les supporters, chez qui le mécontentement a gagné du terrain, et aussi de sauver Printant, que Gasset avait lui-même recommandé à son départ. Parmi les autres techniciens libres, Claude Puel représenterait une autre option envisagée.

L’ancien monégasque (qui espérerait surtout succéder à Leonaro Jardim à l’ASM) avait déjà été approché suite au départ de Christophe Galtier mais il avait rejoint Leicester et les Verts avaient misé sur Oscar Garcia. Outre le dossier du coach, le début de saison inciterait les dirigeants stéphanois à accélérer le recrutement d’un directeur sportif, le poste étant vacant depuis le départ de Dominique Rocheteau en mai dernier. Aucun nom n’a pu filtrer, mais les pistes internes sont à écarter. La nomination d’un directeur sportif serait même une condition de Gasset pour revenir. Mais L’Equipe ayant révélé que Romeyer a demandé à Printant de partir ce matin, ce qu’a refusé ce dernier, on peut penser qu’un retour de Gasset n’a pas les faveurs de tout le monde chez les Verts…

Laurent HESS

ASSE – L’oeil de Denis Balbir : «Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités »

ASSE – L'oeil de Denis Balbir : «Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité de la Ligue 1 et des Verts. Notre consultant a voulu se fendre d’un coup de gueule après la nouvelle défaite de l’ASSE à Angers (1-4).

« Même si je vais essayer de rester mesuré par rapport au vocabulaire employé, je pense que c’est catastrophique ce qui se passe à l’AS Saint-Etienne actuellement. A Angers, les Verts ont vécu une humiliation (défaite 4-1). C’est le point d’orgue d’un début de saison très compliqué. Prendre 4-1 à Angers, cela n’aura pas été très grave si l’ASSE avait gagné contre Brest ou Toulouse à domicile et n’avait pas manqué son retour en Europe à la Gantoise. Un accident peut toujours arriver. Mais là, les choses se répètent.

On voit un Khazri qui est un fantôme depuis pas mal de temps, un Boudebouz qui ne répond pas aux attentes, un Loïc Perrin qui se fait prendre plusieurs mètres sur une action à Gand, un Moukoudi qui était certes excellent en Ligue 2 mais qui manque de repères quand le niveau s’élève… Cela pose un tas de questions.

Comme je l’ai déjà souligné, Sainté a réalisé un bon Mercato au niveau des noms mais sur le terrain, cela ne se retranscrit absolument pas. Au contraire. L’ASSE dispose d’un effectif riche quantitativement mais ne parvient pas à jouer sur deux tableaux ni à se faire violence quand il le faut. On ne peut plus se cacher derrière certaines absences défensives (Saliba, G.Silva, etc.) pour expliquer cette passe difficile. Les réactions sporadiques ne suffisent plus. Il y a tout un tas de choses à reprendre collectivement et individuellement.

« Si la faillite de l’entraîneur est réelle, ce n’est pas la seule à mes yeux »

Dimanche après-midi, j’ai vu une équipe stéphanoise perdue tactiquement, qui ne parvient pas à se trouver et qui a complètement explosé au premier grain de sable. Dans toutes les lignes, les joueurs se cherchent. Certains sont en manque de rythme car on ne les a pas aligné quand il le fallait… Et on les sort aujourd’hui pour aligner d’autres joueurs. Sur ce match, j’ai aussi vu des changements inopportuns. Je ne saisis pas toujours la cohérence. L’embellie de Dijon s’est avérée sans lendemain. Aujourd’hui, tous les supporters stéphanois ont la gueule de bois. Pour les dirigeants, c’est aussi un gros casse-tête. A eux de prendre leurs responsabilités.

Est-ce que cette période est la faillite née du choix de nommer Ghislain Printant ? Comme toujours, l’entraîneur est le premier responsable. Peut-être un peu plus dans ce cas car il y avait déjà une certaine méfiance quant à sa capacité de diriger une grande équipe comme Saint-Etienne. Maintenant j’ai trop d’amitié et d’affection pour Ghislain Printant pour ne pas venir le torpiller. D’autres s’en chargent depuis quelques jours et il le sera encore dans les jours qui viennent s’il reste au club. Comme je le répète depuis plusieurs chroniques, je n’ai pas compris certains de ses choix. Notamment ceux visant à laisser Arnaud Nordin et Robert Beric sur le banc à Geoffroy-Guichard et de les aligner à l’extérieur au casse-pipe comme à Angers ou à Marseille.

Mais si la faillite de l’entraîneur est réelle, ce n’est pas la seule à mes yeux.Le mieux se serait encore que les dirigeants se rendent comptent qu’ils sont à la tête d’un grand club et que le club est au dessus de tout. Ce n’est pas aux joueurs de décider du coach à l’intersaison. Dans quel grand club les joueurs font la loi sur le choix de l’entraîneur ? Aujourd’hui, je n’ai pas honte de le dire : le club est mal dirigé. Il y a un manque de fermeté, un manque d’implication dans le futur. On vit sur l’acquis d’une qualification européenne. Tout le monde s’est vu avec les poteaux carrés de 76… A un moment donné, il faut savoir tourner la page, taper du poing sur la table et avoir des dirigeants qui sont à la hauteur et replace les joueurs à leur vrai place.

« Saint-Etienne n’est pas un club qui se bricole, c’est un club où il faut construire »

On ne peut pas passer la main de Jean-Louis Gasset, qui avait fait un excellent travail, de cette façon. Pour moi, ce ne sont pas les capacités de Ghislain Printant qui sont en cause mais la manière de faire qui est à la base de tout. C’est déjà difficile d’être dirigé par deux présidents qui ne s’entendent pas pour ne pas accumuler d’autres erreurs en cédant à la facilité et aux joueurs… Tout le monde le sait : il y a des divergences de vue en continu entre Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Et qu’on ne vienne pas me dire que ce ne sont que des rumeurs ! Comment expliquer que Paquet ou Rocheteau soit parti ? On va me dire que Rocheteau était fatigué et qu’il voulait se remettre au golf ou à la guitare ? A un moment donné, il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Et surtout pas les supporters de Saint-Etienne qui se saignent comme nulle part ailleurs pour leur club… Aux dirigeants de prendre vraiment leurs responsabilités.

Un retour de Jean-Louis Gasset peut-il changer la donne ? Mais vous croyez qu’il va faire des miracles ? Peut-être, il l’a déjà fait une fois… Mais à un moment donné, il faut tourner la page, sortir de cette petite famille. Arrêtons de bricoler ! Saint-Etienne n’est pas un club qui se bricole, c’est un club où il faut construire. Une histoire a été construite par des gens comme Robert Herbin ou le président Rocher. On est en train de la galvauder et c’est une honte ! »

Recueilli par Alexandre CORBOZ

ASSE : Romeyer a changé son fusil d’épaule pour Printant

Dans Le Progrès, Roland Romeyer était monté au créneau lundi dernier pour affirmer que le début de saison poussif de l’ASSE ne remettait pas en cause l’avenir de Ghislain Printant sur le banc. Mais c’était avant les défaites à Gand (2-3) et à Angers (1-4)…

Avant le match ASSE-Toulouse (2-2), Roland Romeyer avait rencontré les joueurs stéphanois pour leur rappeler leurs bons devoirs. Et après le match nul concédé face aux Toulousains, le président du Directoire avait accordé un entretien au Progrès pour conforter Ghislain Printant. « Ghislain Printant fragilisé ? Pas du tout, avait-il soutenu. Comme les joueurs, il est frustré par les derniers résultats. Mais j’accorde une grande confiance à Ghislain Printant et son staff ». Si le début de saison des Verts n’est pas à la hauteur des attentes, Romeyer demandait donc du temps, de la patience.

« Je ne suis pas inquiet »

« Il est prématuré de faire un bilan. La saison dernière, à la même époque, on avait seulement un point de plus. Cela ne nous a pas empêchés de finir quatrième avec 66 points. Je ne suis pas inquiet. On va jouer les quatre compétitions à fond. L’ADN du club c’est de pouvoir disputer une coupe d’Europe chaque saison. Il faut tout faire pour y arriver. Mais cette saison, huit ou neuf équipes peuvent jouer le top 5. Paris, Lyon… Monaco va revenir, l’OM sera dans la course. Nice et Rennes se sont bien renforcés. Il va y avoir une grosse concurrence. »

« Le meilleur effectif depuis 2004 »

Selon lui, l’ASSE a bien travaillé cet été, sous la houlette du duo Printant-Wantier. « On a pris des risques. On a mis tout ce que l’on pouvait pour bâtir le groupe le plus compétitif possible. Celui-ci a été profondément renouvelé. Il est important et de qualité. Les postes sont doublés. Il s’agit pour moi du meilleur effectif que l’on ait eu depuis que je suis arrivé en 2004. Il faut maintenant apprendre aux joueurs à travailler ensemble. Mais je suis confiant. J’ai discuté avec les cadres, ils sont tous optimistes. 109 millions d’euros de dépenses, c’est historique. On a élaboré un budget ambitieux. Depuis 2015, il est en augmentation de près de 40 %. La masse salariale, par exemple, a, elle, augmenté de plus de 40 %. On a fait des efforts. Les enjeux sportifs et financiers sont importants. C’est lourd. »

Mais lourds, les revers de la semaine passée l’ont été également, avec l’entrée en lice ratée en Ligue Europa à La Gantoise (2-3) et le lourd revers à Angers (1-4). A tel point que la position de Romeyer sur Printant a changé, L’Equipe révélant que lors d’un entretien ce matin à l’Etrat, le président du Directoire a invité le Montpelliérain à quitter le club. Celui-ci a refusé la demande et il devrait être encore présent sur le banc mercredi contre le FC Metz. Le service communication du club vient en tout cas d’indiquer qu’il assurerait le point-presse d’avant match à L’Etrat, demain.

Laurent HESS

ASSE : Ghislain Printant maintenu, c’est le club qui l’annonce

ASSE : Ghislain Printant maintenu, c'est le club qui l'annonce

Le service communication de l’ASSE vient d’envoyer un mail aux journalistes qui couvrent l’actualité quotidienne des Verts. Et celui-ci indique que Ghislain Printant sera présent en conférence de presse mardi et samedi, veilles des deux matches contre Metz et Nîmes.

Après la défaite à Angers (1-4), qui fait suite à celle à Gand (2-3) en Ligue Europa, Ghislain Printant se retrouve sur un siège éjectable à l’ASSE. Le successeur de Jean-Louis Gasset a été reçu ce matin à L’Etrat par Roland Romeyer, ainsi que les cadres du vestiaire. D’après L’Equipe, le président du Directoire a proposé au Montpelliérain de quitter son poste, ce qu’il a refusé.

Printant devrait donc être à nouveau sur le banc de l’ASSE mercredi pour la réception du FC Metz, au moins. C’est ce que semble indiquer un mail envoyé par le service communication des Verts aux journalistes qui suivent le club.
« Pour votre information, les conférences de presse d’avant-match ASSE-Metz et Nîmes – ASSE se dérouleront respectivement mardi 24 septembre à 15h et samedi 28 septembre à 15h, au centre d’entraînement de L’Étrat, en présence de Ghislain Printant et d’un joueur. Elles seront suivies par un entraînement à huis-clos », indique en effet ce mail.

Un retour de Jean-Louis Gasset est évoqué mais c’est donc bien Printant qui devrait encore diriger l’ASSE cette semaine.

Laurent HESS