Puel n'a rien laissé au hasard pour la réception de Lyon

Claude Puel disposait de 48 heures pour prendre ses marques à l’Etrat, avant de découvrir la ferveur du Chaudron dans un derby qui s’avère être le match le plus important de l’année. Dans un premier temps, il a demandé à l’ensemble du staff technique de lui communiquer son onze idéal pour le derby, leur avis sur les joueurs ainsi que la meilleure tactique à employer.

Il s’est également appuyé sur le staff médical rapporte l’Equipe, demandant un point complet sur l’état de santé des 31 joueurs de l’effectif. Il s’est ensuite penché sur la vidéo, visionnant les précédents matchs des Verts afin de ressortir certaines informations précieuses, comme les bonnes entrées en jeu du jeune Charles Abi. 

Dimanche matin, il a ainsi pu présenter aux joueurs le onze de départ pour le derby, avec les surprises que l’on connaît (Diony, Abi, Boudebouz notamment). Le nouvel entraîneur a ensuite donné des consignes précises collectivement et individuellement aux joueurs, se servant notamment d’une vidéo de 10 minutes. 
Enfin, pour la petite anecdote, le quotidien sportif précise que durant la fin de match, le banc poussait pour l’entrée d’Arnaud Nordin, afin de tenir plus le ballon. Claude Puel a pris tout le monde à contre-pied en faisant rentrer un avant-centre, Robert Beric, on connaît la suite… 

Exclu : Jérôme Alonzo : « Claude Puel est un expert tactique »

Pour ce 119e derby du nom, c’est Jérôme Alonzo, l’ancien portier des Verts, qui nous livre son analyse enjouée pour les Stéphanois, et piquante pour les Lyonnais.
Jérome Alonzo : « J’ai retenu plein de choses positives si on se situe du côté stéphanois, parce que du côté lyonnais, c’est un désert, et il faut prendre cela en compte. Les Lyonnais n’ont pas su mettre les ingrédients nécessaires pour un derby, alors qu’il n’y a rien de bon chez les Verts depuis le début de saison, en dehors de la victoire à Nîmes. Si on rajoute à cela l’arrivée d’un nouvel entraîneur, il y a tous les éléments pour que Lyon bouge les Verts d’entrée de match, et les fassent douter. Or, comme très souvent avec Sylvinho, il ne s’est rien passé. En revanche, Saint-Etienne en a profité, et l’intelligence des joueurs et du coach, c’est aussi ça. Lyon n’a pas su s’adapter à la situation de Saint-Etienne, tandis que les Verts se sont très vite adaptés à la situation des Lyonnais. On pensait que Lyon prendrait le match en main, car je pense qu’en qualité pure, Lyon est meilleur. Ce n’est pas infamant de le dire, mais ils n’ont rien fait pour le montrer. Saint-Etienne a démarré ce match comme on doit jouer un derby, en y mettant le cœur, le sérieux, et du sacrifice. Puis petit à petit, au bout d’une demi-heure, les occasions ont commencé à arriver. Alors effectivement, on me dit « Aouar a la balle de match », mais s’il n’y a pas encore une fois Lopes en face, les Verts mènent 2-0 au bout d’une heure de jeu. C’est une victoire entièrement méritée.

 « Sur ce match, on est obligé de mettre 10/10 à Claude »

Concernant les choix de Claude (NDLR : Puel), je ne suis pas surpris car c’est un expert tactique, qui connaît très bien Lyon, et qu’il a vu beaucoup de match avant de signer, donc il connaissait ses joueurs. C’est la grande mode de dire que l’on fait des défenses à trois, quatre ou cinq, mais en fait,  ce sont la densité et l’animation qui comptent. Claude a simplement mis un système qui lui permettait de bloquer les velléités offensives lyonnaises, avant de s’apercevoir en fin de compte, que Lyon n’osait pas, que Depay ne touchait pas le ballon devant, et le match est devenu plus simple pour lui. Quand les joueurs sont disciplinés tactiquement, tu peux tout faire pendant un match, même le préparer deux jours avant.
Parfois, une saison s’enclenche mal, et le changement de coach sert à cela, réveiller certains joueurs qui n’était pas en forme ou en manque de confiance. Depuis le début de la saison, Ryad Boudebouz n’était pas bon, c’est un fait, mais dimanche, il a réalisé un bon match. Diony, je ne l’ai pas trouvé fantastique offensivement, mais il a été très intéressant au niveau de l’intensité qu’il a mis, et la manière dont il a pu servir comme point d’ancrage. Quand un coach arrive, parfois, il peut mettre en confiance les joueurs simplement en leur parlant ou en les faisant jouer. Il y a eu un autre choix fort : c’est de mettre Wahbi Khazri sur le banc, et c’était risqué. Seulement la grande force de Wahbi, c’est d’être un bon joueur, et de ne rien lâcher, ce qui facilite beaucoup de choses. Ensuite, il fait rentrer Beric en fin de partie, et c’est lui qui donne la victoire, donc on est obligé de mettre 10/10 à Claude, sans oublier que, pour gagner ce genre de match, il faut un peu de réussite.

« Jean-Michel Aulas a de quoi être inquiet »

Pour ce qui est de Lyon, son adn n’a jamais été d’allonger les ballons comme cela a été fait, même mené. Donc, d’emblée, les choix de Sylvinho, en laissant Dembélé sur le banc, n’ont pas été les bons. Le véritable problème de l’OL, à mon sens, c’est que Sylvinho n’a aucune idée. La comparaison entre Claude, qui a 500 matchs en pros, et lui qui en a 9, est terrible pour lui. Aussi, il faut qu’on m’explique le cheminement intellectuel pour se passer de Reine-Adélaïde, à moins que le mec t’ait fait une crasse. Pour eux, il s’est passé des choses lors des deux premiers matchs contre deux équipes à la ramasse, et contre Leipzig où ils ont beaucoup de réussite, et en dehors de cela, il n’y a rien. L’attitude de Sylvinho avant le derby est affligeante, à part, être un mec qui dit « vamos, vamos », il n’a rien à proposer. Jean-Michel Aulas a de quoi être inquiet, puisque pour la première fois qu’il délègue, son équipe est mal embarquée. Lui rencontre la limite de son fonctionnement, comme l’ASSE rencontre la limite de la gouvernance à deux têtes, où pour que cela fonctionne, il faut un homme fort, que ce soit Christophe Galtier, puis Jean-Louis Gasset, et enfin Claude Puel qui prend avec lui un homme de confiance en tant que directeur sportif. Cela s’explique tout simplement parce que les deux présidents ont une vision du foot et de la vie différentes. Je dis ça alors que j’aime les deux. Cette fois, pour le bien de l’institution, le choix s’est imposé de prendre quelqu’un qui allait les mettre en retrait, et je pense que Claude est cet homme. »

ASSE : les Verts n’ont pas attendu Claude Puel pour se remettre en question 

A l’instar de Denis Bouanga, pas mal de joueurs de l’ASSE estiment que le redressement avait débuté avant l’arrivée de Claude Puel.

Depuis la victoire de dimanche dans le derby (1-0), il n’y en a que pour Claude Puel. Et c’est logique. Il fallait oser reprendre une équipe à 48h d’un choc aussi important face à l’ennemi juré, avec seulement un entraînement pour faire passer ses idées. Il fallait oser aligner Loïs Diony et Charles Abi en attaque, soutenus par un Ryad Boudebouz dans le dur.

Néanmoins, après la victoire sur l’OL, la plupart des Stéphanois se sont accordés pour dire que le redressement avait débuté avant l’arrivée de Puel. En effet, le dimanche précédent, ils s’étaient imposés au courage à Nîmes (1-0) et, en Europa League le jeudi, ils avaient réalisé une très grosse performance mal récompensée face à Wolfsburg (1-1).

« Lors de notre victoire contre Nîmes, la remise en question s’était déjà opérée. On était présent dans le combat », a ainsi assuré Denis Bouanga. Une façon de ne pas enfoncer le pauvre Ghislain Printant, viré sans ménagement par Roland Romeyer et Bernard Caiazzo.

R.N.

Puel revient sur le derby et sa gestion de l’effectif

Puel revient sur le derby et sa gestion de l’effectif

Premier match, premier derby et première victoire pour Claude Puel avec l’ASSE. L’entraîneur de 58 ans est revenu sur ce premier derby dans les colonnes du quotidien L’Équipe et a expliqué certains de ses choix.

Un groupe qu’il fallait élargir

« Je voulais voir d’un point de vue physique les éléments pouvant apporter quelque chose car je trouve Khazri fatigué depuis quelques matches. Certains joueurs se trouvaient tout le temps alignés, pendant que d’autres ne disposaient pas de temps de jeu, comme Boudebouz et Diony. Ce n’est pas parce qu’on jouait contre Lyon qu’il ne fallait pas tenter des choses. Il fallait ouvrir le groupe car il y a des matches tous les trois jours. »

Pas un adepte de la défense à 5

« Je n’aime pas le 3-5-2 car ça revient très vite à jouer à cinq derrière. Or, je voulais tenter des choses, avec des possibilités offensives et surtout ne pas subir et nous retrouver dans nos dix-huit mètres. Des profils comme Bouanga et Monnet-Paquet ont du volume. En les structurant un peu, ils peuvent rentrer dans ce système sans être bridés. »

Un premier match encourageant mais encore beaucoup de travail

« Je ne dispose pas de beaucoup de joueurs comme Boudebouz possédant cette touche technique, avec cette capacité de passe et de vision de jeu. Sans fausse modestie, tout le mérite en revient aux joueurs. Jouer le derby a également facilité les choses car il y avait une grande tension, l’envie de bien faire et les gars voulaient se montrer. Ce premier match est encourageant. Il montre la voie. Mais ça ne va pas s’enchaîner naturellement et il reste un gros travail à effectuer. »

crédit photo : asse.fr

ASSE : Claude Puel a déjà cerné le mal qui ronge Wahbi Khazri 

L’entraîneur de l’ASSE Claude Puel (58 ans) a un avis tranché sur l’utilisation de certains joueurs. Wahbi Khazri, remplaçant face à l’OL (1-0), est concerné. 

Claude Puel a fait fort pour sa grande première sur le banc de l’ASSE. L’ancien entraîneur de Leicester a en effet réussi un sans-faute face à l’OL (1-0) en validant plusieurs idées de son cru. La décision de laisser Wahbi Khazri sur le banc au coup d’envoi en est une très forte.

Puel a procédé de la sorte pour une bonne raison. « Je voulais voir, d’un point de vue physique, les éléments pouvant apporter quelque chose, car je trouve Khazri fatigué depuis des matches, relate l’entraîneur des Verts dans L’Équipe. Certains joueurs se trouvaient tout le temps alignés, pendant que d’autres ne disposaient pas de temps de jeu, comme Boudebouz et Diony. Ce n’est pas parce qu’on jouait contre Lyon qu’il ne fallait pas tenter des choses. Il fallait ouvrir le groupe car il y a des matches tous les trois jours. » 

Autre nouveauté : le schéma en 3-5-2 dont le technicien de 58 ans n’est pourtant pas fan. L’utilisation de Denis Bouanga en piston a d’ailleurs surpris mais été diablement efficace. « Des profils comme Bouanga et Monnet-Paquet ont du volume. En les structurant un peu, ils peuvent rentrer dans ce système sans être bridés », poursuit le coach de l’ASSE.

Ryad Boudebouz peut aussi être classé parmi les grands gagnants du derby. Le maître à jouer algérien n’a pas tout réussi mais il a frappé sur le poteau et été passeur décisif pour Robert Beric. « Je ne dispose pas de beaucoup de joueurs comme Boudebouz possédant cette touche technique, avec cette capacité de passe et de vision de jeu, savoure Puel. Sans fausse modestie, tout le mérite en revient aux joueurs. Jouer le derby a également facilité les choses car il y avait une grande tension, l’envie de bien faire et les gars voulaient se montrer. Ce premier match est encourageant. Il montre la voie. Mais ça ne va pas s’enchaîner naturellement et il reste un gros travail à effectuer. »

Bastien Aubert

ASSE – OL (1-0) : les notes des Verts

L’ASSE a remporté le derby contre l’OL dimanche soir grâce au but de Robert Beric en toute fin de partie (90e). Voici nos notes pour les joueurs stéphanois.

MOULIN (6)

Il a « foiré » quelques dégagements, et il est mal sorti sur le but refusé à Aouar (62e). Mais pour son deuxième derby, il a encore gagné, avec une 2e clean sheet. Deux belles parades devant Aouar (74e) et Dembélé (78e), quand l’équipe accusait le coup physiquement.

SALIBA (6)

Le futur Gunner a enchaîné un deuxième match en quatre jours alors qu’il était à court de compétition. Mais cela ne s’est pas ressenti. Il a eu quelques « trous », notamment sur le but refusé d’Aouar (62e), mais il s’est montré solide et a rattrapé plusieurs coups. Son retour fait du bien, assurément.

PERRIN (5,5)

Le capitaine des Verts a commis quelques erreurs de relance. Mais il a fait parler son sens du placement, sa lecture du jeu, avec des interceptions bien senties.

KOLO (6)

Buteur contre Wolfsburg, il avait délaissé le couloir pour un rôle d’axial gauche qu’il maitrise parfaitement. Il s’est signalé par un retour sur Aouar (54e) et s’est montré solide. Son meilleur match depuis son retour du Mexique.

BOUANGA (6)

Après sa bonne entrée en Ligue Europa, le Gabonais a joué piston droit. Il a mis Dubois sur le reculoir, prenant son couloir dès qu’il l’a pu. Il a buté sur Lopes (63e). Conquérant du début à la fin.

M’VILA (5,5)

A la peine depuis le début de la saison, le n°6 a fait preuve de plus de consistance. Il n’a pas ménagé ses efforts pour assurer un premier rideau efficace. L’arrivée de Puel devrait lui faire le plus grand bien…

YOUSSOUF (6,5)

A l’origine des deux premières occasions stéphanoises, celles de Boudebouz (20e) et de Bouanga (63e), l’ancien bordelais a été au four et au moulin. Il a ratissé large, s’est montré aggressif dans les duels et inspiré avec le ballon. L’une des grosses satisfactions.

TRAUCO (6)

Dans son couloir gauche, le Péruvien a multiplié les aller-retours, avec sa grinta caractéristique. Du déchet, mais une détermination contagieuse.

BOUDEBOUZ (6,5)

Très déçu de ne pas être entré en jeu contre Wolfsburg, l’Algérien a été relancé par Puel. Un choix payant. Après avoir vu sa frappe repoussée par Lopes sur le poteau (20e), c’est lui qui a centré pour la tête de Beric, après un joli petit numéro sur l’aile droite. Son meilleur match en Vert, et de loin !

DIONY (5), puis KHAZRI

Titulaire surprise, Diony ne s’est pas procuré d’occasion mais il s’est énormément battu sur le front de l’attaque, fatiguant la défense lyonnaise. Remplacé par KHAZRI.

ABI (5), puis BERIC

Aux côtés de Diony, Abi, pour sa première titularisation, a montré ses qualités sur quelques éclairs. Percutant, il a provoqué le carton jaune de Marçal (19e) et n’a pas ménagé ses efforts, notamment pour empêcher les relances lyonnaises. Remplacé par BERIC, venu délivrer le Chaudron d’un splendide coup de tête, à la 90e.

ASSE

Le but de Beric récompense le gros match de l’équipe, solidaire, conquérante. Puel a été très inspiré dans son coaching, avec notamment un Boudebouz retrouvé. Un succès qui lance enfin la saison des Verts, et qui enfonce Lyon, en particulier le pauvre Sylvinho.

Laurent HESS

ASSE – L’oeil de Denis Balbir : « Claude Puel passe pour un héros… à juste titre »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité de la Ligue 1 et des Verts. Depuis le Kazhakstan où il va commenter le match des Bleues mardi, notre consultant nous a livré son avis sur le derby ASSE – OL (1-0) de dimanche soir.

« Cette semaine, Saint-Etienne est passé par beaucoup d’émotions. Il y a eu l’arrivée de Claude Puel, ce derby gagné sur la fin (1-0)… Avant de parler du match, je voulais avoir un petit mot pour Ghislain Printant. Voir un entraîneur partir aussi vite dans la saison, c’est toujours un crève-coeur. Surtout quand il s’agit de quelqu’un d’attachant et qui a vraiment fait ce qu’il pouvait. J’aurais aimé qu’il soit débarqué de manière un peu plus élégante mais bon … Comme cela a déjà largement été commenté un peu partout, nous allons passer à autre…

« Le plan de Claude Puel a fonctionné »

C’est dans ce contexte un peu particulier que l’ASSE a préparé ce derby. Un derby auquel Claude Puel tenait absolument à participer. Forcément, la préparation était spéciale et la composition d’équipe très surprenante pour beaucoup. Le nouveau coach des Verts passe pour un héros. A juste titre selon moi. Arriver dans un club à 48 heures d’un derby, alors que la préparation a été faite par un autre entraîneur et effectuer ces choix-là… Claude Puel n’est pas du genre à marcher sur des œufs dans ses choix. Lui, il va avancer avec ses idées. Son plan de jeu a fonctionné. Lyon s’est créé peu d’occasions. En tout cas bien moins que les Stéphanois qui avaient obligé Anthony Lopes à plusieurs parades jusqu’au but de Robert Beric dans le temps additionnel.

« Abi titulaire ? Pas franchement une surprise… »

Offensivement, Puel a surpris beaucoup de monde en alignant le jeune Charles Abi avec Loïs Diony en pointe et Ryad Boudebouz à la baguette plutôt que Wahbi Khazri. S’il a fait ces choix, sans doute qu’il disposait de certaines informations de son staff. Je pense qu’il s’est également appuyé sur l’avis de son adjoint Laurent Bonnevay, qui avait visionné tous les matches des Verts avant de débarquer. Pour Abi, ce n’est pas franchement une surprise dans la mesure où Claude Puel est quelqu’un qui donne beaucoup sa chance aux jeunes.

Je pense que d’autres jeunesauront leurs chances avec lui. Pour Diony, le choix paraissait plus surprenant mais quand on connait ce coach, on sait qu’il est du genre à donner sa chance à tout le monde. Claude Puel a dû se rappeler du Loïs Diony de Dijon, qui marquait des buts et imposait une grosse pression sur les défenseurs. Quitte à le sortir de la cave, pourquoi ne pas faire un sauveur ? Le but d’Alexander Söderlund il y a quelques années nous rappelle qu’on peut parfois avoir des héros étonnants lors des derbys…

« Pour Beric, c’est quelque chose de formidable »

Dimanche soir, le héros aura été Robert Beric. Pour lui, c’est quelque chose de formidable. C’est déjà une personnalité très aimée du public stéphanois mais, compte-tenu de son histoire personnelle avec sa grave blessure, le fait qu’il a eu beaucoup de mal à revenir à son niveau et même failli partir faute de temps de jeu, c’est encore plus beau de marquer dans un derby à Geoffroy-Guichard.

Je pense que le Slovène n’a pas été mis dans les meilleures conditions par Ghislain Printant. Il s’est retrouvé titulaire dans des matches compliqués comme à Marseille et on l’a laissé sur le banc sur des rencontres à la maison où il aurait été précieux. Face à Lyon, il a prouvé qu’il était un grand attaquant. Je comprends sa joie et sa grande émotion.

Son but est important puisqu’il permet aux Verts d’enlever le derby et de faire un bond au classement. C’était important moralement avant la coupure internationale. Avec cette trêve, Claude Puel va disposer d’un temps de réflexion plus important pour se préparer et faire l’état des lieux de son groupe. La suite sera intéressante. J’espère que ce match va enfin lancer la saison des Verts. »

Recueilli par Alexandre CORBOZ

ASSE – L’analyse de Laurent Hess : « Puel, une entame de rêve»

Notre correspondant à Saint-Etienne met en avant le coaching gagnant de Claude Puel pour sa première sur le banc de l’ASSE hier contre Lyon (1-0), mais aussi le superbe coup de tête victorieux de Robert Beric.

Depuis hier soir, les vidéos du but de Robert Beric à la 90e minute du derby cartonnent. Les supporters de l’ASSE se les repassent en boucle. L’explosion du Chaudron suite au coup de tête victorieux du Slovène, sur un merveilleux centre de Ryad Boudebouz, a été à la hauteur de la frustration endurée par le peuple vert depuis le début de la saison.

Un trio Boudebouz-Abi-Diony pour débuter, il fallait oser !

Ce derby lance enfin la saison des Stéphanois. Et aujourd’hui, tout un peuple remercie Beric mais aussi Claude Puel, le successeur de Ghislain Printant. Alors qu’il n’avait eu que 24h et une séance d’entraînement pour préparer le derby, le nouveau coach des Verts a fait très fort. Sa compo a surpris avec un système en 3-4-1-2 calqué sur celui de Lyon et la présence aux avant-postes de Ryad Boudebouz, au fond du trou avant la rencontre, de Loïs Diony, ressorti du placard, et de Charles Abi, pour la première titularisation du jeune attaquant en L1. Les trois hommes se sont dépouillés, à l’image d’une ASSE qui a livré un vrai derby, qu’elle a fini par remporter aux forceps, avec ses moyens du moment. Puel n’a pas manqué de féliciter ses joueurs après le match, de louer leur état d’esprit, leur discipline, leur cohésion. Même s’il y a encore eu du déchet technique, et même si l’OL, où Sylvinho se retrouve sur un siège éjectable, a été d’une rare passivité, ce derby a été le match le plus abouti de ce début de saison pour les Verts, validant les progrès entraperçus en Ligue Europa contre Wolfsburg (1-1) quatre jours plus tôt.

Youssouf a marqué des points, Moulin invaincu en trois matches

Avec cette victoire, l’ASSE a quitté sa 20e place pour remonter à la 13e, juste devant Lyon. Si Puel estimait après la rencontre que l’équipe n’était pas encore guérie, elle va mieux, indiscutablement, et le derby va considérablement booster sa confiance. Pour sa première, Puel a réussi son coup et s’est déjà mis le public dans la poche. Il y avait pourtant des absents, des blessés, un suspendu (Hamouma). Mais comme l’a noté le Castrais, tout le monde à répondu présent dimanche soir. Boudebouz et Beric ont été décisifs, et parmi les autres satisfactions, on notera le gros match de Zaydou Youssouf au milieu. Dans ses buts, Jessy Moulin, lui, est toujours invaincu en trois matches. Il n’a pris qu’un but, contre Wolfsburg, pour deux cleans sheets contre Nîmes et Lyon, alors que Stéphane Ruffier n’avait pas réussi à garder ses cages inviolées lors des sept premiers matches de la saison, encaissant sept buts lors de ses deux dernières apparitions avant sa blessure à La Gantoise (2-3) et Angers (1-4). On a déjà hâte de voir la prochaine compo de Puel, dans quinze jours, à Bordeaux, où Ruffier sera à nouveau opérationnel… Mais sans parler du gardien (quoi que), un bon n°1, ça change quand même la vie ! A priori, ce n’est pas Roland Romeyer qui dira le contraire… »

Laurent HESS