Bernard Joannin (Amiens) : « Il n’est pas trop tard pour que le président Le Graët change d’avis »

mardi 12 mai 2020 à 10:03 -Article écrit par La Rédaction – Réagir à cet article

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Amiens en position de combat. Dix-neuvième de Ligue 1 au moment de l’arrêt du championnat et donc relégué après la décision de la LFP d’interrompre définitivement les compétitions professionnelles il y a deux semaines, le club picard et son président Bernard Joannin ne comptent pas en rester là. Situé à cinq points du barragiste nîmois, le Sporting Club s’apprête à porter ce combat devant le tribunal administratif de Paris, apprend le dirigeant amiénois dans un entretien accordé au Parisien.
« J’aurais préféré que dans ce contexte terrible pour la planète, le monde du football ait une attitude solidaire et humaniste, commence par regretter Bernard Joannin. Je le pensais capable de faire un geste marquant en évitant les descentes dans toutes les divisions. Ça n’a pas été le cas. Voilà pourquoi nous entamons une action en justice afin de demander le maintien d’Amiens en Ligue 1 et l’annulation des relégations », expose-t-il ensuite.

Relégué « de façon infondée et injuste »
« Pourquoi le rugby, le basket ou le handball n’ont-ils prononcé aucune descente et pas le foot ?, s’interroge-t-il encore. Dans la vie, tout le monde peut être amené à prendre une décision hâtive et se tromper. Il n’est pas trop tard pour que le président Le Graët prenne conscience que ses décisions vont faire du mal et change d’avis. Ce serait énorme, le football français en sortirait grandi », estime Bernard Joannin, sûr de son combat et de ses forces : « Les arguments de droit sont de notre côté. Et j’ai la conviction que nous allons remporter ce débat judiciaire. De toute façon, quand il y a un abcès, il faut le percer et se dire les choses. Quand les positions des uns et des autres diffèrent, il y a des juges en France pour résoudre ça. C’est le moment, le temps presse ».
Auteur d’une pétition signée par près de 20.000 personnes et réclamant une Ligue 1 à 22 clubs, avec donc les deux promus lensois et lorientais, et les deux relégués toulousain et donc amiénois, le président picard est également certain de la possibilité et de la mise en place de ce système. « Passer à 22 clubs imposerait 4 matchs supplémentaires. Il ne vous a pas échappé que nous avons supprimé la Coupe de la Ligue. Cela libère la place pour ces 4 dates. C’est un faux débat », tranche-t-il, avant d’évoquer les conséquences d’une relégation pour Amiens.
« Là, on entre dans une dimension humaine terrible, assure-t-il. La différence de budget entre un club de Ligue 1 et Ligue 2 est énorme, le nombre de salariés est forcément différent. On va tout faire pour essayer de préserver l’emploi. Mais si on ne se maintenait pas, on n’éviterait pas un plan de licenciements. Voilà pourquoi je dis que les décisions ont été trop hâtives, ils n’ont pas pensé à leurs conséquences dramatiques. Si Amiens avait été 19e à la 38e et dernière journée, nous aurions assumé notre défaite sans rien dire. Mais, là, on nous relègue de façon infondée et injuste », termine Bernard Joannin.