ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Printant, loin d’être le seul responsable »

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ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Printant, loin d’être le seul responsable »

Selon Didier Bigard, ancien responsable des sports au Progrès, le début de saison catastrophique de l’ASSE n’incombe pas qu’à Ghislain Printant. Il pointe les dysfonctionnements internes du club.

« La nomination de l’ancien adjoint a été une erreur de casting et les supporters ont raison de pointer du doigt les dirigeants du club. Mais on ne peut pas exonérer le reste du staff, ni la préparation physique, ni les joueurs. Il faudrait toute une saison pour analyser les erreurs qui ont conduit à la situation actuelle de l’ASSE. Green Angels et Indépendantistes ont essayé en pointant dans un communiqué les deux présidents qu’on oppose ou qui s’opposent, régulièrement depuis la constitution du duo en 2004. Les deux groupes ultras demandent que Roland Romeyer et Bernard Caïazzo abandonnent la gestion du club, se contentent d’être actionnaires. Les Magic avaient aussi affiché leur défiance à l’égard du second, et tous seront peut-être surpris de lire que le président du Conseil de surveillance « partage certaines de leurs idées». Il est vrai qu’il avait été l’instigateur d’une réorganisation avec nomination d’un directeur général, avant que le président du Directoire ne revienne en force aux affaires…

Les dés de l’autorité étaient pipés d’entrée 

Pas facile de rester dans l’ombre, pour l’un comme pour l’autre, mais la lumière aveugle parfois. La nomination de Ghislain Printant pour remplacer Jean-Louis Gasset a été une erreur de casting. Malgré tout le respect dû à ce dernier, c’est la première fois qu’on voyait un coach désigner son successeur, la première fois qu’on entendait des joueurs afficher leurs souhaits, sinon leurs exigences. Les dés de l’autorité étaient pipés avec un patron technique adoubé par ceux qu’il doit diriger, les relations compliquées par une trop grande proximité. Pas facile de taper sur la table après s’être tapé la bise et Printant a tardé à secouer ses hommes, à se mettre en colère. Privé de son mentor, même s’il l’a souvent au portable, il a manqué de justesse tactique ou de sens de la persuasion pour faire appliquer ses plans. On n’est pas sûr, par ailleurs, qu’il ait reçu tout le soutien nécessaire d’un staff, laissant courir le bruit de failles internes.

Pas de 9 au Mercato, des indésirables toujours là

On ajoutera une préparation ratée parce qu’on a préféré une promotion ridicule du football français, un recrutement tardif et mal ficelé. Des joueurs sur lesquels on ne compte plus sont restés, d’autres se sont retrouvés sur le terrain tout juste descendus de l’avion, parfois après plusieurs mois sans match. Pas sérieux! On peut enfin regretter l’absence d’un renfort offensif que réclamait déjà Gasset. De quoi exonérer Printant ? Non, mais l’homme s’est heurté, comme ses prédécesseurs, à une organisation qui, de la cellule de recrutement à la garde rapprochée de Roland Romeyer, traverse les époques sans trembler. Au risque de se voir sortir des tableaux de statistiques pour nous faire croire que le football est une équation, on relèvera que les Stéphanois souffrent d’un gros déficit en terme de vitesse et vivacité. Ce manque explique la non titularisation de Beric en début de championnat, mais bien d’autres auraient pu rester sur le banc! De quoi remettre en question le CDI du préparateur physique, Thierry Cotte, proche de Romeyer ? Galtier le pensait, il y a trois ans, et, quand on compare le rythme du match OM-Rennes à ceux des Verts, on se dit qu’il y a peut-être en effet un problème…Les joueurs auraient pu compenser par une plus grande combativité. Ils ont déçu. Il a fallu attendre Nîmes pour qu’ils répondent à la confiance de leur coach. Un peu tard. »

Didier BIGARD

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