Printant doit s'affirmer en tant qu’entraîneur n°1 s'il veut le rester

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Après deux mois à la tête de l’équipe de l’AS Saint-Etienne, Ghislain Printant se retrouve dans une situation délicate.

Les débuts de l’ancien adjoint de Gasset se trouvent être très décevant après 6 matchs,  3 défaites et 2 nuls pour une seule victoire sur le plus petit des scores contre un club qui n’a clairement pas sa place en Ligue 1. Ghislain Printant semble déjà sur la sellette et doit rapidement trouver des solutions pour redresser la barre. Voici quelques suggestions de ce qui pourrait être amélioré dans le coaching de Printant.

S’émanciper du « Système Gasset » et trouver le « Système Printant »

Jean-Louis Gasset est parti cet été pour des raisons personnelles, laissant le club stéphanois orphelin d’un coach qui avait fait des merveilles en sauvant, dans un premier temps, l’ASSE d’une saison 2017-2018 très mal partie et dans un second temps en offrant une magnifique 4e place lors de la saison 2018-2019 synonyme de qualification en Europa League.

Plusieurs pistes ont été étudiées pour trouver un successeur à l’entraîneur à la casquette, c’est finalement Ghislain Printant, l’adjoint de JLG, qui a été choisi par les dirigeants stéphanois avec le soutien des cadres du vestiaire. Lors du mercato, l’effectif stéphanois a été renforcé et n’a subit aucun gros bouleversement mis à part le départ de Cabella à Krasnodar.

Cependant, la sauce ne prend pas et Printant semble éprouver les plus grandes difficultés à exploiter les nombreuses qualités de son effectif. Le natif de Montpellier semble vouloir garder la continuité avec le coaching de Gasset et notamment la mise en place d’une défense à 5 qui a souvent été utilisée par ce dernier. Malheureusement cela ne marche pas et pour les supporters l’impression dominante est que Printant essaie maladroitement de faire du Gasset… Il serait peut-être temps que Printant se mette à faire du Printant en s’émancipant de l’aura de JLG et enfin trouver un style de jeu dans lequel il peut exprimer ses talents de tacticien.

Retirer le « statut d’intouchable » aux sein de l’effectif

Comme cité précédemment, la nomination de Printant à la tête de l’équipe a été en partie due au soutien des cadres de l’équipe. On repense notamment à M’Vila qui a mis la pression aux dirigeants en déclarant ouvertement qu’il souhaiterai partir si ce n’était pas Printant qui était nommé à la tête de l’équipe. Or, le lobbyisme des cadres semble avoir un coût non négligeable qu’est l’attribution de brassards d’immunité pour ces derniers. Pour citer des noms il s’agit notamment de Loïc Perrin, Yann M’Vila, Wahbi Khazri voir même Debuchy et Hamouma.

Pour ce qui est de M’Vila, il semble se satisfaire de ses prestations au rabais et son manque de motivation à porter l’équipe vers le haut tire finalement les siens vers le bas. Le cas Perrin est différent, à 34 ans, l’emblématique capitaine des verts enchaîne les mauvaises prestations depuis le début de la saison, trop lent et physiquement en dessous de ses adversaires, il concède la plupart de ses duels en 1 contre 1 ainsi que ses duels aériens. Khazri de son côté ne semble pas encore totalement affûté et enchaîne les matchs comme avant-centre, positionnement qui ne lui convient pas totalement mais que Printant s’entête à reproduire matchs après matchs. Reste à savoir si le fait d’évoluer en n°9 est une demande personnelle de Khazri à Printant, ce qui serait pour le moins inquiétant.

Il semble nécessaire que le coach stéphanois reprenne la main sur ses joueurs et que chaque membre de l’effectif mérite sa place afin d’être titularisé lors de chaque matchs. Les cadres doivent être ceux qui poussent le reste de l’équipe vers le haut et non pas ceux qui ont de l’ancienneté ou un moyen de pression envers le club.

(Ré)Introduire un esprit de groupe et relancer une dynamique positive

L’image que donne le groupe stéphanois de l’extérieur est celle d’un groupe rempli de joueur de talent qui n’arrivent pas à jouer ensemble. De plus, l’effectif semble divisé en plusieurs groupes sans qu’un vrai esprit d’équipe dans son ensemble soit présent. Dans ce sens le départ de Rémy Cabella peut paraître regrettable, tant pour son rôle fédérateur vis à vis de l’ensemble des joueurs, que pour sa bonne humeur communicative.

Les matchs doivent être abordé et pris au sérieux par l’ensemble de l’effectif que ce soit ceux qui sont dans le 11 de départ que ceux qui sont sur le banc (cela passe notamment par le fait d’interdire les téléphones portables sur le banc, comme on a pu le voir avec Boudebouz lorsqu’il est sorti à la mi-temps contre le TFC). Pour cela il faut que les cadres soient capables de fédérer et non pas seulement  de profiter d’un statut de ministre au sein du collectif, il faut des leaders ! Il semble aussi nécessaire que chaque membre de l’effectif se sente intégré et apte à dire ce qu’il a à dire à ses coéquipiers.

Les verts doivent repartir dans une dynamique positive et ça dès le déplacement à Angers. Printant doit remettre les pendules à l’heure et faire des choix forts sans craindre que certains joueurs se mettent à bouder. Les joueurs sont sous contrat et doivent l’honorer, surtout si ce contrat amène à porter le maillot d’un club mythique (même si celui de cette saison n’est pas réussi) soutenu par des supporters exceptionnels. Ce ne sont donc pas des joueurs ou des groupes de joueurs qui doivent faire la loi.

Faire confiance aux autres joueurs de l’effectif… et aux jeunes

Le coach stéphanois semble ne faire confiance qu’à une poignée de joueur et les autres se retrouvent sur le banc à grappiller des bouts de matchs. C’est notamment le cas des trois avant-centres de l’effectif que sont Beric, Diony et Abi, qui se retrouvent à cirer le banc et à regarder un joueur évoluer à leur poste de prédilection bien que ce ne soit pas là où il est le meilleur. Si les verts n’arrivent pas à gagner avec une composition, il ne faut pas avoir peur de changer cette composition et de donner leur chance à d’autres joueurs.

De plus, le club est rempli de jeunes joueurs de qualité qui n’attendent que de pouvoir saisir leur chance avec l’équipe première. Ce sont des joueurs comme Abi, Tshibuabua ou encore Tormin, qui ont l’habitude de s’entraîner avec les pros et qui ont mené l’équipe U19 à remporter la Coupe Gambardella.

Pour conclure, l’ASSE a un effectif de qualité mais il faut vite mettre en place un dynamique de groupe et enfin lancer la saison et vite réaliser des « matchs référence » en vue des échéances européennes et de championnat. Ghislain Printant est un coach plein d’expérience et qui a la volonté de bien faire, cependant il est temps qu’il s’affirme afin qu’il puisse garder sa place sur le banc de l’ASSE.

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